Ces dernières années, nous avons vu se développer de nombreuses méthodes de méditation, mise à disposition d’un public toujours plus nombreux. Que cela soit pour se déstresser, rétablir un équilibre, trouver le bonheur, développer ses facultés, augmenter son pouvoir de concentration, ou encore maîtriser certaines énergies, méditer est devenu une pratique qui s’intègre de plus en plus au cœur de nos sociétés.
Il existe également un type de méditation particulier, relativement peu connu, qui s’appuie sur le principe spirituel dans l’être humain. Plus qu’une pratique, elle est un art de vivre, intégrant toutes les dimensions de l’Homme. Sa vocation est triple :
- rétablir le lien avec le divin en nous,
- développer une nouvelle conscience, et
- transmuter la vie pour faire émerger l’être spirituel.
Nous appelons cette voie : la méditation de l’âme.
Dans cet article, nous approfondirons le thème de la méditation dans ces diverses dimensions. L’objectif sera dans un premier temps de donner des repères qui permettront de comprendre les différents types de méditation, son origine, son étymologie. Puis dans un second temps, nous développerons ce que nous appelons la méditation de l’Âme, un certain type de méditation que nous pratiquons dans l’Ecole spirituelle de la Rose-Croix d’Or.
Première partie : La méditation, de quoi parlons-nous ?
Qu’est-ce que la méditation ?
La méditation, une pratique ancestrale
La méditation est quelque chose de très ancien, elle était déjà pratiquée dans les civilisations de la vallée de l’Indus, en Egypte ou encore en Mésopotamie. Les premières traces écrites ont été découvertes, dans un livre de médecine chinoise, le Huangdi Nei Jing, attribué au mythique empereur jaune Huangdi (2698 av. J.C – 2597 av. J.C). Il y est question de la pratique du zhan zhuang, qui évoque la pratique de “zam shuang”, un mélange de postures et de méditations.
Plus tard, émerge, évidemment, l’impulsion spirituelle du Bouddha dont les pratiques de méditations sont centrales.
En occident, même si elles sont un peu moins connues, nous retrouvons des pratiques de méditation chez Socrate, qui pratiquait l’Artémis Pyx, une gymnastique ésotérique, dans laquelle était aussi intégrées des pratiques méditatives.
Mais plus globalement, on peut dire que les pratiques de méditation ont toujours plus ou moins existé au sein de l’humanité.
Les archéologues ont d’ailleurs revu leurs explications sur un ensemble de traces préhistoriques, dans lesquelles ils donnent de plus en plus une orientation sur des pratiques rituelles et cultuelles. On peut imaginer que dès la préhistoire, des groupes humains pratiquaient déjà la méditation. A cette époque, les hommes étaient confrontés très tôt à la dimension éphémère de la vie et le langage était beaucoup moins développé qu’aujourd’hui, laissant ainsi une grande place à l’intériorité. Le lien fort avec leur environnement et avec leur groupe laisse penser que leurs pratiques devaient être plus collectives et plus en lien avec la nature.
Définition de la méditation
Si l’on prend les définitions de la méditation dans un dictionnaire, on se rend assez vite compte qu’elles sont un peu simplistes et qu’elles ne donnent qu’un aperçu limité de ce qu’elle représente. On parle de “concentration en profondeur sur un sujet” ; une autre variante serait “d’appliquer son esprit à la vérité religieuse”. Mais au-delà des définitions, ce qui est intéressant, c’est l’étymologie de la racine du mot méditer. Cette racine nous donne des indications très riches sur la réalité que recouvre la méditation. Méditation vient d’une racine indo-européenne qui a deux radicaux : Med, et Mod, qui donnent quatre orientations :
- Tout d’abord, Med, qui a donné le mot Médecin, ou remède, par exemple. Cela veut dire que méditer serait guérir.
- Le deuxième axe, toujours avec cette racine, med, est la notion de média ou d’intermédiaire, de médiateur, c’est-à-dire celui qui relie deux choses. Méditer, serait alors mettre en relation deux choses.
- Le troisième axe de la racine, med, est l’aspect de medium, au milieu, cela nous amène à la pratique du Tao, la voie du milieu, qui s’extrait des forces opposées pour être au centre. Dans cette perspective, méditer serait “être au centre des choses”.
- Et enfin, le quatrième axe est lié à la racine mod, qui a donné les mots modèle, mode. Méditer serait alors modéliser quelque chose, c’est-à-dire générer une réalité de vie, un modèle de vie nouveau.
Ces différentes voies étymologiques donnent une signification multiple au mot méditation et permettent d’en comprendre la variété mais aussi de pressentir la profondeur de la réalité qu’elle peut recouvrir.
Les différents types de méditation
Il existe un très large panel de méditations différentes allant de la méditation en pleine conscience, des méditations appliquées, telles que le mindfulness based on stress reduction (MBSR) dont l’objectif est la réduction du stress, en passant par la méditation vipassana, des pratiques spirituelles très variées dans le bouddhisme, et également des pratiques dites transcendantales. Dernièrement, on voit également se développer des méditations technologiques basées sur le son, ou de la génération de vidéo en 3D, ayant pour objectif de placer la conscience sur des ondes alpha souvent décrites comme apportant un certain calme mental. Ce que l’on peut observer, c’est qu’au début de l’histoire de l’humanité, les pratiques de méditations sont plutôt sacrées, puis ces dernières évoluent vers des méditations plus psychiques, pour enfin finir aujourd’hui avec des méditations corporelles et énergétiques.
Pour mieux comprendre les différences entre ces méditations, il y a trois questions à se poser :
- La première est : quel est le point d’appui, le point focal de ma méditation ? Qu’est-ce que je mets au centre de ma méditation ?
- La deuxième question est : à quoi est-ce que je me connecte ? Comme nous l’avons dit précédemment, méditer, c’est se relier à quelque chose. Il est donc crucial de se demander à quoi nous relions-nous ? À quelle réalité énergétique, vibratoire ?
- Enfin, dernière question : quelle est l’intention derrière ma méditation ? Quel est mon objectif ? Qu’est-ce que je recherche par ma pratique de la méditation ?
Ces trois questions et la façon dont nous y répondons sont à l’origine de toutes les pratiques méditatives qui existent.
Au-delà de ces questionnements, nous pouvons les classer en trois catégories principales. Il y a :
- les méditations personnelles,
- les méditations transpersonnelles (ou fusionnelles),
- les méditations spirituelles.
Nous allons essayer maintenant de préciser ce que représente chacune de ces trois méditations, parce qu’il est important de comprendre leurs différences lorsque l’on veut s’engager dans l’une d’entre elles.
Les méditations personnelles
Commençons par les méditations personnelles. Elles ont comme point d’appui nous-mêmes, ou une partie de nous-mêmes, que ce soit :
- notre respiration,
- nos sensations,
- nos émotions,
- nos organes, ou la totalité de notre corps.
Dans ces pratiques, c’est toujours “nous” qui sommes le point focal de la méditation. Elles sont généralement liées à différents centres d’énergie de l’être, ou à l’extérieur de l’être, qui peuvent venir apporter :
- une guérison,
- un apaisement,
- un gain de compréhension,
- un gain de conscience.
En général, elles ont pour objectif : soit un équilibrage énergétique, soit l’approfondissement d’un sujet. Elles ont aussi pour but de développer, par exemple, le pouvoir de concentration, le pouvoir de créativité, etc.
Évidemment, ces pratiques personnelles sont aujourd’hui les pratiques les plus utilisées. Elles sont très efficaces. C’est le cas du MBSR, qui est apparu à la fin des années 1970, aux États-Unis, dans le Massachusetts, par un professeur de médecine, dont l’objectif est la réduction du stress. Ces pratiques se sont ensuite étendues, finalement, à tout ce qui a été, à un moment donné, problématique dans la vie, soit par une douleur, soit par une posture professionnelle, qui a entraîné un stress ou qui a demandé des pratiques extrêmes ou un haut niveau de performance. Ce sont des pratiques qui sont assez clairement définies, avec des modes de fonctionnement très précis, et qui ont des résultats assez rapides et efficaces. C’est pour cela qu’elles ont été développées. En France, nous sommes un peu en retard sur ce sujet, mais ces pratiques sont très développées chez nos voisins anglo-saxons, passant du monde médical aux autres secteurs de la société : de l’entreprise, aux écoles, mais aussi dans les prisons.
Méditations transpersonnelles
La deuxième grande catégorie sont les pratiques de méditation que nous appelons transpersonnelles ou fusionnelles. Nous ne les développerons pas ici parce que nous considérons qu’elles sont des pratiques à risque. Il s’agit de se connecter à une partie de notre conscience, appeler le soi supérieur, ou à celui d’un maître extérieur ou d’un collectif par exemple. Elles poussent la conscience à forcer certaines dimensions énergétiques structurelles de l’être comme la kundalinî par exemple et peuvent se révéler risquées. C’est pourquoi nous les déconseillons totalement.
Méditation spirituelle
Enfin, la troisième grande catégorie de méditation est la méditation spirituelle. Ces pratiques ont quelque chose de troublant. Elles n’ont pas de point d’appui particulier dans ce monde. Elles ne se basent pas sur un organe particulier, ni sur un centre de conscience, ni sur les chakras ou la kundalini. On peut donc se demander comment méditer si l’on ne part pas de quelque chose ? C’est exactement ce qu’est une méditation spirituelle, une méditation dont le point d’appui est le principe spirituel en nous. Dans ces pratiques, nous rentrons en liaison avec ce principe spirituel qui est lui-même relié au champ spirituel universel. L’objectif de ces pratiques spirituelles est le “redéploiement” de l’être spirituel contenu en potentiel dans ce principe.
Lorsque nous parlons de dimension spirituelle, nous devons expérimenter qu’il s’agit d’une réalité qui n’est pas conceptuelle mais qui a, d’une certaine manière, sa propre réalité physiologique, même s’il s’agit d’une physiologie différente de celle du corps humain. Et de la même manière que dans tout processus physiologique de la vie, il y a d’abord un principe, une graine, qui commence à se déployer pour donner un corps, puis un être vivant. De manière analogue, le principe spirituel lorsqu’il se déploie, développe une conscience, puis atteint une réalisation et devient un être spirituel. Le but de ces pratiques est de pouvoir redéployer la totalité de l’être spirituel contenu en graine dans le principe spirituel.
Ici, il n’est pas question de concentration, ni de vide. Cela ne fait naître aucune émotion, ni sensation. Car les sens et capacités humaines, incluant son pouvoir d’intuition et de perception abstraite, n’est pas en mesure d’appréhender la nature spirituelle. Ici, c’est uniquement le devenir spirituel qui est au centre, et cela sans aucun mysticisme, religiosité ou occultisme. Ces voies méditatives sont développées au sein d’écoles spirituelles. Elles s’inscrivent dans l’élan universel de réintégration de la nature spirituelle en chaque être.
Les risques de certaines pratiques de méditations
Avant de passer à la deuxième partie, il nous paraît important de mentionner certains dangers liés aux pratiques transpersonnelles ou fusionnelles. Ces pratiques tentent de forcer certaines dimensions énergétiques en nous ou tentent de nous mettre en contact avec certaines sphères d’énergie dont l’intensité est si élevée qu’elles peuvent nous “flasher” ou pire nous “brûler”. Le delta de potentiel entre notre conscience humaine et certaines de ces sphères est aussi important que si nous comparions la lumière d’une luciole à celle d’un soleil. Face à ce delta, le risque est de penser que l’on est dans des pratiques spirituelles. Or, ce n’est pas forcément le cas. C’est pour cela que nous posons ici ces différentes catégories et ces différentes questions afin que nous puissions nous interroger sur les pratiques dans lesquelles nous nous engageons.
Deuxième partie : La Méditation de l’Âme
Nous allons maintenant passer à la deuxième partie, qui va s’intéresser à la pratique méditative qui est proposée dans la Rose-Croix d’Or et que nous appelons la méditation de l’Âme. Cette pratique ne vise pas à développer des capacités humaines nouvelles ou augmentées, ni à apaiser la psyché. Son objectif est de permettre la reconstruction complète de l’être spirituel. C’est pourquoi elle ne se conçoit pas comme une activité planifiée, mais s’inscrit dans un processus qui se développe tout le long de la vie.
Nous allons essayer de rentrer dans quelque chose d’un peu plus précis. La pratique de la méditation de l’âme est une combinaison de certains aspects de la méditation personnelle et de pratiques de méditation spirituelles. Les aspects spirituels concernent évidemment le cœur, le point central de ces pratiques, étant donné que la Rose-Croix d’Or est une École Spirituelle. L’objectif, le but sera d’être dans la méditation spirituelle. Mais vous l’avez compris, les méditations spirituelles partent, s’enracinent, depuis le principe spirituel qui n’est pas “nous”. Et pourtant nous sommes là, et nous allons accompagner ces développements. C’est pourquoi, la pratique de la méditation de l’Âme est une rencontre entre méditation spirituelle et méditation personnelle.
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Les méditations personnelles dans la méditation de l’Âme
Afin d’approfondir ce sujet, nous allons reprendre les quatre racines de l’étymologie de méditation : se centrer, se relier, modeler, guérir.
- Se centrer : Une partie de la pratique de la méditation personnelle, dans la Rose-Croix d’Or, consiste à se demander : quel est le centre de mon être ? Qu’est-ce que je suis en tant que conscience ? Quelle est ma nature ? Quelle est ma réalité ? Et pour cela, nous devons observer ce que nous sommes, comment réagissons-nous, quelles sont nos pensées, nos émotions ? Qu’est-ce qui nous met en mouvement ? Tous ces aspects concernent notre nature purement personnelle. Cette nature est complexe parce que cette nature est constituée de beaucoup d’éléments : nos parents, notre éducation, l’époque spatio-temporelle dans laquelle nous sommes en ce moment. Nous sommes également issus d’une nation, ce qui participe beaucoup à ce que nous sommes. En effet, si nous étions nés il y a 2 500 ans dans une autre partie du monde, nous aurions une autre manière de penser, de percevoir, nous aurions un autre état de conscience. La méditation personnelle consiste donc à savoir qui nous sommes en tant que personnalité : nous observer sans nous juger, nous observer, sans réagir, sans être dans les opposés. Cette observation, sans jugement, sans réaction, n’est pas évidente. Particulièrement dans notre culture occidentale, où notre histoire collective nous a souvent imprégnés de la notion de culpabilité, de la notion de péché.
- Se relier : Une deuxième partie de la méditation de l’Âme consiste à se relier au projet spirituel de notre vie. Un projet qui peut se formuler à travers deux questions : qui sommes-nous ? et que pourrions-nous être ? En effet, lorsque nous réfléchissons intensément à ces deux questions et au sens de la vie de manière générale, nous nous relions au projet spirituel de notre vie. Cette orientation de vie nous conduit au projet de vouloir réaliser le principe spirituel en nous, un principe qui est au cœur de cette réflexion profonde sur la vie.
- Modeler : Cette orientation de vie nous amène au troisième aspect de la méditation de l’Âme : se relier à un nouveau modèle de vie qui peut être la reconstruction du “temple intérieur”, le redéploiement du principe spirituel en nous. Nous commençons à organiser notre vie autour de ce projet et cela influence nos pensées, nos désirs, nos envies de lecture, nos envies de rencontre. Petit à petit, nous posons également des actes autour de ce projet de vie.
- Guérir : Enfin arrive ensuite la dimension de la guérison. Cela émerge via une réflexion sur notre lien avec les autres. En faisant cela, nous nous demandons aussi, quel est mon lien avec les autres ? Sont-ils si différents de moi ? Ne faisons-nous pas partie de la même grande famille humaine ? Et si j’en fais partie, alors les autres, c’est moi, et moi, je suis les autres. Il y a donc toute cette réflexion sur la non-violence par exemple et sur la non-critique, sur le non-jugement. En ayant ces réflexions, nous posons certains actes qui établissent une forme de guérison dans notre système. Et si nous continuons cette réflexion et que nous l’étendons aux autres règnes de la nature, les animaux par exemple, alors d’autres questions commencent à émerger : dois-je devenir végétarien ? Enfin émerge un autre type de réflexion qui concerne ma conscience, et que l’on peut formuler ainsi : Qu’est-ce que je laisse entrer dans ma conscience ? Est-ce que je choisis d’être prudent par rapport à ce qui l’altère, que ce soit des substances (drogue, alcool, etc.) ou des idées, des images, quelles sont les choses que je regarde, que je lis et que je laisse donc entrer dans ma conscience ? Toutes ces réflexions sont une pratique de la méditation personnelle, et nous la pratiquons dans la méditation de l’Âme. C’est-à-dire que nous, en tant qu’êtres, nous commençons à nous mettre en mouvement, à nous interroger sur ce que nous portons comme projet, au plus intérieur de nous-mêmes.
La méditation spirituelle dans la méditation de l’Âme
Mais bien sûr, cela ne suffit pas. C’est pourquoi il y a l’autre face, l’autre axe de la méditation de l’âme, qui est la méditation purement spirituelle, qui, elle, ne se pose aucune question, parce que le principe spirituel en nous n’a pas de question à se poser. Nous, nous nous posons des questions parce que nous ne savons pas, mais le principe spirituel, lui, sait exactement les choses. Quand on parle de principe spirituel, il faut vraiment découvrir en soi que ce n’est pas un concept, que ce n’est pas qu’une idée mais qu’il porte une réalité vivante très particulière.
- Un organe spirituel dans le corps : si le principe spirituel n’est pas un organe de la structure humaine au sens biologique tel qu’on la connaît, il représente pourtant un organe spirituel dans notre système. Il a une certaine physiologie, porte des lois de fonctionnement, possède son propre rythme de développement, etc. Ce principe spirituel est quelque chose qui ne peut pas vous être enlevé. C’est quelque chose qui fait partie de votre être, au sens global de ce que vous êtes.
- Un organe spirituel au centre de tout : ce principe spirituel, à un moment donné, dans cet aspect de la méditation de l’âme, devient le centre des choses. Cela devient extrêmement clair. C’est-à-dire qu’il y a une partie où nous sommes au centre, et il y a une partie où c’est le principe spirituel qui est au centre de toute l’attention.
- Un organe spirituel connecté au champ spirituel : c’est parce qu’il est au centre, qu’il peut, à un moment donné, se relier au champ spirituel de manière universelle, qui est un champ, qui est partout à la fois mais qui se trouve de manière concentré dans les temples de toutes les écoles des mystères de tous les temps et de tous les lieux.
- Cohabitation : lorsque nous allons dans un temple, que nous écoutons les paroles, que nous réfléchissons, que nous méditons sur les symboles, sur ce qui est dit, sur l’atmosphère du temple, pendant ce temps, parallèlement à ce que nous faisons, notre principe spirituel se connecte directement au pur champ spirituel de la reconstruction. Et cela se passe en dehors de nous. En se connectant à ce champ, le principe spirituel se développe, comme une graine qui germe, comme un noyau, qui possède tout le schéma de son développement futur, de sa construction, et nous pouvons permettre cet accomplissement de notre vivant.
- Deux types de guérison : Distinguons deux natures de guérison : il y a la nature de la personne qui commence à se polariser, qui fait attention à sa conscience, qui fait attention à sa critique ou à son jugement, qui fait attention à toute une série de choses. Mais parallèlement à cela, il y a aussi la guérison purement spirituelle, qui vient, elle, de la modélisation, c’est-à-dire-à-dire de la réalité du plan de l’être spirituel, qui va petit à petit se déployer au fur et à mesure que nous allons pratiquer cette méditation de l’âme tout au long de notre vie. Cette méditation de l’âme va commencer à s’implanter, se greffer et va commencer à se construire jusqu’à reconstruire la réalité de ce plan qui est prévu et qui est déjà contenu dans ce principe spirituel.
- Deux pratiques méditatives parallèles : Nous insistons donc sur ce point, sur ces deux aspects, car souvent, ils ne sont pas très bien compris. Ce sont deux pratiques, deux faces méditatives très différentes, mais qui se vivent simultanément. D’un côté, il y a des pratiques de méditation personnelle qui préparent le terreau fertile du développement du principe spirituel. De l’autre côté, il y a les pratiques spirituelles qui, au départ, nous échappent complètement parce que notre conscience ordinaire n’a pas encore accès au plan spirituel et au plan de la conscience spirituelle qui se développe en nous.
- Non pas une pratique, mais un état d’être : et cette pratique de la méditation de l’âme n’est pas un exercice. Ce n’est pas une pratique telle que nous pouvons la voir comme pratiquer la méditation entre midi et deux heures ou le soir après le travail, par exemple. C’est un état d’être. C’est très différent. Un état d’être est une réalité qui peut être permanente ou non, mais c’est une réalité qui nous accompagne toute notre vie, que nous dormions ou pas, que nous soyons conscient ou pas.
Les cinq phases de la méditation de l’Âme
Nous allons maintenant présenter les cinq phases de la méditation – cinq réalités d’état – qui conduisent du principe spirituel tel qu’il est en tant que semence, en tant que projet, ou principe spirituel émergeant, conscientisé, vivant, et révélateur de notre réalité d’être totale.
- Première phase : la méditation de la conscience : La première phase correspond à la connaissance de nous-même, par l’observation, par les échanges, par l’expérience, qui est la nôtre, mais aussi par l’expérience inconsciente de nous-mêmes et du monde. Nous prenons conscience que nous ne sommes pas seuls à l’intérieur de nous même. Ce n’est pas une schizophrénie mais nous découvrons que nous sommes le colocataire d’un projet spirituel en nous. Nous découvrons à un moment de notre vie que ce colocataire était là bien avant nous et qu’en fait c’est plutôt nous qui louons sa maison. Et nous en prenons conscience progressivement. C’est le résultat attendu de cette première phase de la méditation de l’Âme : nous concevons et percevons cet autre colocataire avec lequel nous vivons. Ce dernier a une réalité de vie extraordinaire et c’est en fait lui qui porte toute la vie que nous connaissons.
- Deuxième phase : la méditation du trouble : La deuxième phase est la méditation du trouble. Au début du chemin, nous sommes avec notre vie et nous cherchons, et nous entrevoyons qu’il y a une autre réalité qui est possible. Mais à un moment donné, lorsque nous commençons à pratiquer de plus en plus clairement la méditation de l’Âme, cette autre réalité de vie, qui n’était qu’un projet, qu’une graine, commence à se développer, à s’activer. Ce n’est plus un projet latent, c’est une vie qui s’exprime à l’intérieur. Nous devenons porteur d’une autre réalité qui commence à s’exprimer, avec sa vibration et ses exigences qui ne sont pas forcément les nôtres. En effet, pour le projet spirituel, que vous ayez une voiture rouge ou bleue, une piscine ou pas, cela n’a aucune importance. Nous avons plein de préoccupations : psychologiques, matérielles, affectives mais le projet spirituel, lui, a une seule préoccupation “pouvoir s’exprimer pleinement” à un moment donné. Et donc, nous allons vivre un moment de trouble dans lequel nous allons être confrontés à une autre réalité. Jusque-là, nous étions un peu les seigneurs du domaine. Et nous commençons à considérer et à éprouver, que ce n’est peut-être pas le cas, et que nous allons devoir prendre une posture de serviteur. C’est ce déploiement qui va générer le trouble en nous.
- Troisième phase : la méditation de la persévérance : après la phase du trouble, il y a une alternance entre “éclaircie” et retour des nuages, ou même tempête. C’est pourquoi la troisième phase est la méditation de la persévérance. Une nouvelle réalité de vie s’exprime en nous. nous en tenons compte. Nous sentons qu’il faut que nous laissions plus de place à cette réalité. Cette réalité spirituelle est une lumière extraordinaire mais elle est aussi un feu brûlant. Et la pratique de la méditation de l’âme demande également le courage de se confronter à ce feu spirituel à l’intérieur de nous. Ce feu va commencer à déconnecter, désamorcer tous nos liens avec la réalité de notre conscience ordinaire, brûler toutes les résidus qui nous empêchent de percevoir cette nouvelle réalité, qu’ils soient conscients ou inconscients. Et tout cela, petit à petit va disparaître grâce au feu engendré par la confrontation avec ce nouvel être. C’est pour ça que dans toutes les pratiques de méditation, il y a toujours une phase de purification. Et de temps en temps, dans ces phases de persévérance, il y a des phases d’abîme. C’est-à-dire que, que l’on va avoir l’impression d’être complètement dépossédé de ce que nous sommes. Cela fait partie du jeu. C’est inévitable si nous souhaitons réellement aller dans ces phases de méditation spirituelle. Mais par contre, après l’abîme, vient la quatrième phase de la méditation, la phase de la percée, ou de la paix retrouvée.
- Quatrième phase : la phase de la percée ou de la paix retrouvée : Quand le principe spirituel commence à se connecter, au début, c’est comme un nourrisson : petit et fragile, mais plus on va lui laisser de l’espace, plus on va faire en sorte qu’il soit nourri par un champ spirituel, alors, plus il va commencer à circuler à l’intérieur de notre système, plus il va commencer à se concentrer lui-même, c’est-à-dire qu’il ne sera pas seulement un projet, il va se construire comme un gland devient un chêne de 15 mètres de haut. À un moment donné, il prend du corps et de la conscience, puis une existence propre, tellement concentrée en nous qu’elle va exister d’une manière inaltérable et indéfectible. Et ce moment-là est une grande paix dans notre système. On a vu précédemment que certaines pratiques de méditation personnelle étaient destinées à nous rendre moins sensibles au stress. Ces pratiques n’enlèvent pas le stress, elles nous font juste résister au stress. La pratique spirituelle de son côté est tout autre. En effet, dans cette phase de la méditation de la paix retrouvée, émerge une nouvelle réalité de la vie, et cette dernière ne résiste pas au stress, elle y est juste insensible. Dans cette phase, il n’y a pas de stress parce que le stress n’existe pas dans cette réalité de vie. Il n’y a pas d’inquiétude, il n’y a pas de finitude, il n’y a pas de mort, rien de cela n’existe dans cette nouvelle nature. Et lorsque nous construisons cette réalité spirituelle à l’intérieur de nous, alors il y a réellement un retour à une paix infinie et indestructible.
- Cinquième phase : la méditation du service : Il y a une cinquième phase de la méditation de l’âme, qui est la méditation du service. Platon disait : “L’âme, c’est la communauté” qu’est-ce que cela signifie ? C’est que l’âme individuelle n’existe pas. L’Âme est une globalité, quelque chose de complet, de total. Et le principe spirituel, l’être spirituel, c’est cette réalité complète et totale qui est liée avec le tout, avec toutes choses. Quand nous commençons à vivre ces processus de méditation dans lesquels l’être spirituel se développe, nous sommes complètement concernés par la vie, par toutes les vies qui existent. Et spontanément, nous allons nous mettre au service des autres pour les accompagner, pour les aider ou pour être là, pour qu’ils découvrent aussi cette réalité spirituelle qui est en eux et qu’ils puissent l’accomplir si c’est leur souhait.
Cinq phases vécues en spirales
Lorsqu’on évoque le mot phase, on pense tout de suite à une chronologie. Or ce processus, ces phases ne se vivent pas l’une après l’autre, nous les vivons plutôt en spirale. Cela veut dire que nous avons tous déjà vécu un ou plusieurs de ces cinq aspects et que nous sommes simplement invités à aller dans une spirale de plus en plus précise, qui construira toujours plus cet être spirituel et lui donnera une conscience et un corps.
Où et quand pratiquer la méditation de l’âme ?
La première réponse est à l’intérieur de nous : nous sommes le premier lieu de la pratique de la méditation. Parce que nous sommes notre propre temple intérieur, nous possédons déjà toute cette architecture. Le deuxième lieu où nous pratiquons, c’est évidemment dans les temples que les écoles spirituelles construisent, parce que ce sont des lieux où le champ spirituel est concentré, et aussi parce qu’il est alimenté par la pratique d’un groupe d’hommes et de femmes qui vivent en conscience tous les aspects de ce chemin. Et enfin, un troisième lieu : partout. Nous ne sommes pas obligés d’être ici. Cela peut être en allant au travail, sous la douche, partout, n’importe où dans notre vie. Parce que nous possédons tout l’instrumentarium avec nous 24h/24.
Quand pratiquer la méditation de l’Âme ? Il y a peut-être des moments à dédier dans notre journée. Pythagore, dans les versets d’or, évoque le moment du réveil et le moment du coucher, par exemple. Mais aussi les moments dédiés de notre vie, comme un week-end dans un de nos centres spirituels par exemple. Il est difficile de pratiquer la méditation de l’Âme tout le temps, mais nous pouvons nous dire “ce week-end, je viens consacrer, dédier mon temps, ma conscience à la méditation”. Mais dans l’absolu, la méditation de l’Âme peut se pratiquer à n’importe quel moment de la journée. Toujours pour la même raison, nous pouvons entrer en connexion avec le spirituel parce que nous possédons ce principe spirituel à tout moment dans notre journée, à tout moment de notre vie.
À quel rythme pratiquer ?
Tout simplement à notre rythme, mais aussi à celui de notre âme, et c’est là que ça devient intéressant parce que notre rythme n’est pas forcément celui de notre âme. Et nous devons apprendre à découvrir le rythme de notre âme.
Quels sont les impacts de la méditation sur nos vies ?
L’impact sur notre vie individuelle est une expérience extraordinaire. C’est sans doute l’expérience la plus folle que nous allons vivre de toute notre vie. C’est passionnant de pouvoir découvrir les mondes intérieurs qui nous habitent, que nous véhiculons, dans notre plus grande simplicité, car nous avons oublié que nous sommes des êtres humains extraordinaires, et qu’il y a beaucoup de choses qui se vivent en nous. Le chemin de la connaissance de soi et de la pratique méditative nous reconnecte à tout cela. L’Homme est un miracle parce qu’il possède cette structure spirituelle et que par sa vie d’être humain mortel, il peut la reconstruire. Donc, cette pratique va avoir un impact énorme sur notre vie.
Et l’impact sur l’Âme ? En observant les rythmes de l’âme, on va constater qu’elle passe de l’état de projet latent à l’état de réalité, libre, consciente, dans la guérison totale et à un moment donné, l’être va continuer son développement dans les champs spirituels. Nous sommes, pour l’âme, l’occasion de cet accomplissement.
Et puis, évidemment, il y a un impact très fort sur les autres. D’abord parce que nous allons avoir un regard très différent sur le vivant, sur les règnes, sur les autres, etc. Mais aussi parce que, de plus en plus, nous allons être nous-mêmes les porteurs de ce nouveau modèle de vie. Et donc nous allons rayonner ce modèle aussi avec nos proches, dans notre entourage, etc. C’est un modèle silencieux, mais qui est extrêmement performant, dans lequel les personnes vont respirer dans ce champ et être interrogées secrètement par lui. Et donc cela a un impact énorme sur la société et l’humanité dans sa globalité.
Conclusion
La méditation, en tant que pratique ancestrale et universelle, s’est développée dans des formes variées à travers l’histoire et les cultures. Aujourd’hui, elle est de retour dans nos sociétés modernes, répondant à des besoins personnels de bien-être, d’équilibre ou de performance. Pourtant, au-delà des formes courantes comme la méditation pleine conscience ou les techniques corporelles et psychiques, il existe une voie méconnue et profondément transformative : la méditation de l’Âme.
Cette forme particulière, qui prend pour point d’appui le principe divin dans l’être humain, dépasse le cadre de l’apaisement ou de la concentration. Elle invite à une véritable transmutation intérieure, ouvrant la voie à l’émergence d’un être spirituel en harmonie avec sa nature universelle.
Ainsi, la méditation de l’Âme, telle que pratiquée dans l’École de la Rose-Croix d’Or, dépasse donc l’exercice introspectif. Elle est un véritable chemin de transformation intérieure.
En articulant une méditation personnelle, axée sur l’observation de soi et la prise de conscience, et une méditation spirituelle, tournée vers la connexion au principe divin en nous, elle engage un changement profond de l’être.
À travers ses cinq grandes phases : conscience, trouble, persévérance, percée et service, ce processus représente en réalité le programme complet du redéploiement de notre véritable nature spirituelle.
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